Au train ou va ce blog, je me rends compte petit a petit que je publies beaucoup plus que ce que j’avais l’intention de faire au debut. Ca ne me deplait pas, bien au contraire, ca m’enchante plutot, meme. Mais je m’apercois surtout que je me suis personnellement assez peu livree. Enfin, je l’ai fait sur la forme, en passant une quantite desesperante d’heures a detailler les grands sentiments Islandais et les petits travers anglais. Mais finalement, j’ai quand meme majoritairement zappe la base de tout ca. Comment est-ce qu’on peut passer de simple petit etre miserable a creature pratiquement sublimee par la musique. Et ca c’est pas fait en un claquement de doigt. Il y a 5 dates. 5 dates qui comptent plus que tout a mes yeux, et qui m’on faites telle que je suis. Attention, article personnel…
31.01.2006…So this is called Muse ?
Celle la est capitale au point d’etre gravee dans mon poignet, tatouee pres des delicates paroles d’une de mes chansons preferees. C’est a mes yeux pratiquement la date ou j’ai veritablement commence a exister. Sans donner dans le pathos, mes 20 premieres annees d’existence, et les 359 jours qui les avaient suivies furent un gachis spectaculaire, addition methodique d’echecs sans precedents/de ratages complet/de foirage methodique/de plantage total et absolu/de loupes politiquement corrects(rayez la ou les mentions inutiles). Disons que 2006 commencait mal pour moi. A force de trainer tout ce bagage depressif derriere moi(fille de divorcee, absence de relations hors cesser le feu maternels, parcours scolaire qui n’avait nullement ete mon choix et qui quand il l’etait devenu avait succombe aux menaces familiales anyway, et la plus belle de toutes, apprentissage sur le tard de la non paternite de mon, euh, pere). On va dire que la souris aux grandes oreilles qui me servait d’employeur a l’epoque ne fesait rien pour aider, et que j’avais entame ma phase descendante aux enfer sans voir de moyens de remonter. La deprime seche. Et la deprime avec tous ses antecedents, precedents, antogonismes, consequences et moyens d’arreter tout. Je ne m’attarderai pas sur le sujet…
Enfin voila mon annee 2006(ta-da) qui part tres, tres, TRES mal. Assez curieusement, elle s’etait finie dans un drole de brouillard. Une image me reste en tete. Ma copine Claire « CoOoOoOoOMplEtEmenT » folle de Muse et qui en parlait relativement souvent. M…Use?!?!
Kesaco ?? J’en avais vaguement entendu parler durant ma seule annee de fac valable, mais je les situais Metalleux, americains, cinq, gaules comme des armoires a glace(gnarf, gnarf, gnarf, quand j’y pense…Plutot gaules comme des mister freeze, oui) et surtout, fesant du rock a la slipknot, donc quelque chose qui a mes oreilles, resonnerait irremediablement comme une insulte, douloureuse de surcroit. Mais alors comment une fille aussi sensee que Claire peut elle adherer au concept ? Je m’intrigue et lui pose la question. Ainsi commence la Mission de Claire. Reussir a tout prix a me faire succomber a Muse.
Ah ben ma fille, t’as surement trouve enemie plus balese que toi, parce que je me laisserai pas faire. Sans meme les connaitre, j’avais decide de me mettre en guerre avec eux. Admiiiirez l’ouverture d’esprit…!
Enfin bon, tout est pretexte pour y arriver. Rentrer dans sa voiture apres un cine, elle mets le « truc », mais j’ai la tete ailleurs et je n’ecoute pas. Re-rentrer dans sa voiture et avoir a supporter une conversation pro-Muse destinee a me faire ceder, mais ca marche pas. Et c’est qui ce « Bel-ami » dont vous me rabachez les oreilles ?? Ben il est pas pret de m’attrapper, celui la, c’est moi qui vous l’dit. Une invitation chez elle pour regarder un film, ou je m’incline poliment mais silencieusement devant les affiches, les cd, dvd, fond d’ecrans et j’en passe. Attendez une petite minute…
C’est qui le beau gosse sur le fond d’ecran, la…?
(y’avait pas le logo Muse sur l’ordi de Claire, hein)
« Lui ?? C’est Matt !! »
Ouh la…Matt…Matt qui…Je le connais…Il bosse avec nous ?
Eclat de rire de Claire. « Matt Bellamy !! »
Ah. Rhh. Bon, ben on peut au moins pas lui retirer le fait qu’il soit plutot charmant… Enfin bon, ca me donne pas envie d’ecouter sa musique quand meme. Cherchez pas, j’suis belier, et quand un belier est parti en guerre…Y’a rien pour l’arreter. Enfin voila, je me retrouve legerement indisposee par le petit cote tres intense de la bete, qui me cherche des yeux depuis l’ordinateur. Claireeeeuh, eteins ton ordi, y’a ton fond d’ecran qui m’regarde…
Bref, nous voila fin Mars, une nouvelle soiree chez Claire en vue(elle m’a promis que son fond d’ecran m’embeterai plus) et je celebre ce 31 Mars comme il le faut. Dans une melasse de soucis qui semblent jouer au Jenga(mais si vous savez, la tour en briques de bois qui finit inexorablement par se casser la gueule), me voila chez Claire, qui me balance pele mele ses derniers coups de coeur musicaux, jusqu’a en arriver au titre « Tant qu’on reve encore » du roi soleil. Je suis pas comedoche musicale, mais ce titre la me boulverse. Me voila plongee dans des pensees abyssales quand finalement elle me dit « allez, toi qui t’y connais en cinema, ramene ta fraise, j’ai un clip a te montrer, tu vas me dire quel film en est l’inspiration ».
Nous sommes le 31 Mars 2006, il est 20h10, et le plus gros choc de ma vie est en surpend au dessus de ma tete, pres a se ratamer sur ma gueule et a changer la face de mon monde pour toujours. Je me mets devant l’ordi, et Claire me balance CA.
(ici aurait du etre implante le clip youtube de Time Is Running Out, mais devinez quoi, Warner a tout retire…AH LES CONS)
Enfin me voila scotchee a l’ecran pour 4 minutes, plongee dans un monde de barge, totalement captivee, et musicalement…Je me prends un de ces chocs. Je mets completement a cote de la plaque concernant le film qui s’en inspire(tel une muse…Oui, je sais, c’etait nul), mais surtout, je demande a Claire « C’EST QUOI, CA ?!?!?!?!?!?!?!? »
La reponse arrive dans la seconde. C’est Muse. M-iou-ze. Completement ahurie, totalement possedee, je lui en demande encore. Arrive CA.
(ici aurait du etre implante le clip youtube d’ Hysteria, mais devinez quoi, Warner a tout retire…AH LES GROS CONS)
Oui, c’est sauvage, oui, c’est barge, oui, c’est limite violent, mais je ne peux retenir ma tete qui dessine un mouvement proche de celui du Bassiste du groupe(que je confondrai longtemps avec le batteur, d’ailleurs…Ben quoi…Ils se ressemblent beaucoup, NON ??!). Mais qu’est ce qui s’empare de moi. Mais qu’est ce qui m’arrive ?!?! Forte de son succes, Claire me mets nez a nez avec le live a Glastonbury(le telecharge, hein, parce que le dvd en lui meme ressemble a un PUZZLE. Un beau puzzle, mais il manque une choquante quantite de pieces). Elle me remet Time Is Running Out-et en live, me vla a sauter partout dans le salon tellement c’est enorme. Puis elle me met CA.
(ici aurait du etre implante le clip youtube de Ruled By Secrecy a Glastonbury, mais devinez quoi…Wow, il y est toujours. AH LES ABRUTIS QUAND MEME)
Et la…Je pleure toutes les larmes de mon corps dans la seconde. Je suis…Touchee. C’est un euphemisme. Je suis boulversee, en fait, et je n’ai jamais ete touchee comme ca avant. Je me metamorphose en chutes du niagara puissance mille, je coule, mais que se passe-t-il….?
31 Mars 2006. Date ou je suis tombee folle amoureuse de Muse. Premiere date de mon retour a la vie. Et j’ai eu de quoi m’aMUSEr apres ca…(faut que j’arrete les jeux de mots a base Muse, ca rate lamentablement a chaque fois…) Mais aussi, ce jour beni, date ou je suis tombee fascinee, captivee, emotionnellement retournee par ca…
(c’est moi ou il a un petit air Guizmo ?)
Matthew James Bellamy. Probablement le plus grand mystere musical du siecle, et surement un de ses(deux, ah, ah) plus grands genies aussi. Et definitivement l’etre humain le plus barge de toute la creation.
1. 07. 2006…A Supermassive shock.
Ca f’sait pas vingt jours que j’essayais de comprendre le mystere Muse, tous les jours un peu plus dingue d’eux, que je me suis retrouvee face a quelque chose que je n’envisageais pas si tot…
Je sors du metro, station etoile, avec une de mes meilleures amies, quand, sans reussir a comprendre pourquoi, je me paie la tete de l’inutilite des affiches dans le metro. Juste pour decorer, eh ? Devant moi, Aurelie ne dit plus un mot, perdue dans un constat infini d’une des affiches face a elle. Je me retourne, fais face a l’affiche, balance un « putain de bordel de merde » bien senti face a CA…
OOOooOoOh WooOoOoW. Mais je croyais, enfin, que, euh, ca, euh, attendrait la sortie, de, euh, l’album, et, euh…Je suis pas preeeeeeete !!!!!
Prete ou pas, vive les signes du destin, et en un clin d’oeil me voila au guichet de la fnac a prononcer pour la premiere fois de ma vie une des plus belle phrase du monde.
« Je voudrais un billet pour Muse en concert, s’il vous plait »
Une fois la chose en main, je commence a compter a rebours les jours. Tremblante comme une chevrette en hiver. Je suis juste folle d’excitation. Et comme j’ai un sens de la gratitude, j’offre a Claire son premier billet pour aller « les » voir en concert. Mai passe, Juin pareil, et nous voila arrives au jour tant attendu. 1 er Juillet 2007.
De part 10 heures avec la zazou de Claire(sa voiture, hein), sous un cagnard suicidaire, direction Arras. Arras, son marche bien relou, ses toutes petites rues tres mal desservies, et le milliard d’affiches marquees du sceau Muse ABSOLUMENT PARTOUT. Ca y est, Axelle est en train de devenir folle.
Enfin, nous voila garees, a aller manger un bout sur la grande place tant qu’elle est encore ouverte. Et la, il me faut SUPPORTER l’immense scene qui me fait face, sans succomber a la vague de joie qui monte, monte, monte quand je pense a ce que je vais voir dans quelques heures sur cette meme scene. Mais avant cela, l’epreuve file d’attente en pein cagnard, entouree de deux raleuses qui y vont a grand coup de « Muse ou pas, c’est la derniere fois que je fais caaaaa… ». Tiens, je pensais justement le contraire. Stoique, je subis la chaleur, puis la course sur les paves, puis me voila nez a nez avec la scene qui me parait ENORME.
Mauvaise idee des organisateurs, passer des extraits des prochains concerts sur la region. Une serie de trucs ininteressants, et…Ohhh, Muse…
Qui est la greluche qui s’est sentie obligee de brailler a plein poumons son amour pour le groupe en voyant la video et a entraine dans la foulee l’integralite de la grand place qui a gueule comme un seul homme….?
Euh, c’est moi.
Toujours sous le cagnard de moins en moins supportable(et avec mes bras qui commencent a virer rouge ecrevisse legerement inquietant et probablement douloureux dans 24 heures…), je me tape probablement deux des plus mauvais groupes du monde. Second Sex, francais et pretentieux sans en avoir pour autant les moyens, et The Kooks, anglais et, euh, pretentieux sans pour autant en avoir les moyens. Il est 20 heures, des techniciens commencent a s’agiter et a nous mettre la configuration Muse, et moi, aaaah, je defaille(surement a cause de la chaleur). Ils sont prevus pour 20 h 30, et je commence lentement a decompter les dernieres minutes avant ce qui va etre enorme. 20 h 30…20h 45…20h 55…21h05…On nous met le match france bresil de la coupe du monde, mais que se passe-t-il…?
Rien de plus que mon difficile apprentissage de ce que Muse est…
TOUJOURS EN RETARD
Enfin, nous voila nez a nez avec le foot, et au moment ou la France marque, ou tout Arras est debout, v’la tit po que les anglais debarquent fierement, Knights Of Cydonia en tete, et foutent le feu a toute la grand place, litteralement electrisee. Quand a moi, je suis juste au paradis, qui n’a jamas vu Muse live ne peut pas savoir la force monstrueuse de ces trois la en live. Je ne connais que tres peu l’album, mais je sais que je prends claque, sur claque, sur claqueS. C’est meme plus du choc, la c’est carrement du coup de boule a en finir dans le coma. Et ils sont…Magnifiques. Je me laisse surprendre meme par mes titres preferes, tellement ils avaient besoin d’exploser en live pour exister vraiment. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, je decouvre Showbiz et Citizen Erased, VRAIMENT PAS PREVUS, et je n’en suis que plus retournee comme une crepe. Le set est compact, long, absolument incomprehensible de perfection et d’energie, et je me retrouve a plusieurs reprises a pleurer d’emotion tellement les promesses des albums ne sont pas des promesses, elles sont des esquisses. Je decouvre comme Muse existe vraiment en live, et mon coeur de fan ne s’en porte que mille fois mieux.
Ear-gasm, ca vous parle….?
Enfin voila Axelle chamboulee, retournee, heureuse comme jamais, le coeur au bord des yeux, completement ailleurs, restee sur Cydonia, et qui decouvre pour la premiere fois de sa vie comme c’est difficile de voir les lumieres se rallumer et le groupe quitter la scene. Une promesse que je me fais a moi meme demeure. Je vais recommencer, bientot et aussi souvent que possible, juste parce que la, avec eux, c’est le bonheur. Leur musique semblait avoir attendu le live pour exploser vraiment….Et on ressort sous le choc.
16&17. 06. 2007…Two days for the Most Amazing Experience Of My Life.
Entre le premier concert et les plus beaux, il y en a eu cinq. Tous tres beaux, quatre en france en Decembre, un au Luxembourg fin Mai 2007, tous divins, tous…Muse. Ils savent juste tranformer une chanson en un moment d’eternite, un moment de vrai bonheur pur. En tant que fan, je fais des progres spectaculaires, et en tant qu’etre humain, mes blessures cicatrisent consequemment tres bien. Je vais etonnament bien. Et je leur dois a cent pour cent. Mais la plus belle maniere de leur rendre tout cet amour est d’etre la, fidele, au poste, pour le week end qui changera leur vie de groupe et notre vie de fan pour toujours. Wembley Stadium. 80 000 places vendues en moins de temps qu’il n’en faut pour dire Bellamy…Deux fois. Des mois, des semaines, des jours avant, on en reve plus fort que quoique ce soit. Enfin, un pied dans l’avion, je suis en partance pour l’Angleterre, un reve en soi. Je sais que je touche du reve du bout du doigt, et a partir de maintenant, que ce soit bien clair, les mots ne suffisent plus a decrire a quel point ce qui va se passer est magique.
Deja, pour mon bapteme de royaume uni, j’herite d’un vol CHAOTIQUE. Un orage de dingue au depart, l’avion qui s’y prend a deux fois pour decoller, et moi qui ai peur en avion, voila le mal traite par le mal. Je traverse des zones de perturbation de malade, l’avion tombe puis remonte, l’atterissage est digne d’un film catastrophe, mais me voila arrivee en un seul morceau dans LA capitale la plus belle du monde. London. Elle et moi tombons amoureuses en un clin d’oeil. Meme sous la pluie…
Premier reflexe, je passe par le kiosque a journaux a l’aeroport. Ah la bonne idee…Je tombe sur une invasion Musienne en une de presque tous les journaux concernes. Sauf FHM et Playboy. Bon, ben comme ca, ca…C’est fait.
Me voila clairement armee pour ce week end so british qui va, je le sens, je le sais, laisser des marques. Enfin, pour le moment, avec les mirettes grandes ouvertes(sur le NME), je traverse la capitale, perdue mais heureuse de l’etre, et vais jeter mon bordel et recuperer mes billets a l’hotel. Ils avaient jamais vu quelqu’un ouvrir une enveloppe DHL avec les dents. Maintenant c’est fait. Et me voila en possession de deux des plus jolis billets jamais crees…
Bon, c’est pas tout, mais comme je suis d’un naturel curieux, je vais aller voir a quoi est-ce qu’il ressemble, ce foutu stade. Ca peut pas etre si grand que ce qu’on dit…Je suis sure que c’est pas si enorme. Je prends le metro, Ipod crachant du Muse a fond les ballons, et me voila sur la ligne Jubilee direction Wembley Park. Le coeur legerement tremblotant quand meme, hein. La ligne devenant aerienne, et me voila, une station avant mon point de chute, a lacher un « putain de bordel de merde » tout francais quand je me rends compte que je VOIS DEJA le stade. Meme encore a un bon kilometre de lui. Wow, wow, wow…C’est quoi ce delire…?!?!?!?! Je sors peniblement du metro, et je descends les quelques marchez qui me mennent dehors, et la, la, je me dis que je crois que je ferais presque mieux de reculer.
Voila exactement la vision qui s’offre a moi. Au pixel pres. Une longue allee luisante de pluie et au bout, le monstre. Je ne peux pas le decrire differamment. C’est ENORME. Je croyais les images en trompe l’oeil agrandissant. Elles le sont en trompe l’oeil retrecissant. C’est juste siderant. Plus je m’approche, plus mon propre stress de spectatrice acquise d’avance commence pratiquement a deborder sous l’imagination de ce que doit etre le leur, a eux, mes Seigneurs de Cydonia. J’en connais trois qui doivent quand meme plus faire les malins…Je pense a vous, les mecs. Allez, on est un gentil public…Et totalement devoue a votre cause. Pas de problemes, donc !
Le jour d’avant, j’en profite pour visiter ma belle capitale, avant de, par acquis de conscience, et en prelude a la nuit d’attente dans le froid Londonien, retourner a Wembley pour juste m’assurer qu’il n’y a pas deja une horde de fans affamees de premier rang. Il n’y a personne, a vu de nez, et, m’approchant du stade, je realise qu’il y a du bruit, qui, de plus en plus, s’avere etre de la musique lorsque je devisage, epatee, les murs massifs du Stade encore bien silencieux. Mais juste au bord des entrees public, je realise que la Musique n’est autre que Blackout. Muse. Et C’est bel et bien du live, et c’est bel et bien Matthew que j’entends, au travers d’une epaisseur de beton desesperante. Et spontanement, moi seule face a leur toute puissance melodique qui passe outre des dizaines de kilometres de beton arme, la connexion se fait, et me voila transportee. Ce ne fut que 4 minutes, mais elles m’ont permis de realiser pleinement ce qui etait en train d’arriver. De maitriser chaque seconde de ce qui allait etre le plus beau week end de ma vie, toujours en attente aujourd’hui se de faire detronner par n’importe quoi d’autre.
Je rentre vite fait a l’hotel, et me voila de retour face a face a la nuit la plus longue de mon existence, qui fut faite de delire, de fou rires, de micro siestes et de tremblements de frooooid. Bon, on passera outre les problemes de port B qui en fait est porte M mais ya ecrit B dessus mais c’est une erreur d’impression vous c’est M mais je fais la queue depuis douze heures devant B comment je fais pour recuperer ma place…Finalement, au moment de l’ouverture des portes, 14 heures 30 tapantes, je courre comme une deratee, je passe outre tout ce que je peux, et me voila, heureuse, de mon cote gauche bien aime, face a la scene, avec ma bande de francais. Que demande le peuple….?
Beh Muse, bien sur. J’ai pas fait tout ca pour des queues de cerise….! En attendant, il faut se taper les geniaux Rodrigo Y Gabriela, les soporifique Dirty(Splitty)Pretty Thing, et les geniaux The Streets, entrecoupe d’un set du beau Zane Lowe bien rock et bien british. Rham miam miam. Genial. Quand un Mike Skinner tout sourire quitte la scene, l’immense, siderante, satellitaire scene pour nous laisser en tete a tete avec nos coeurs palpitants d’impatience, me voila face a l’impatience la plus insupportable qui soit. On sait qui on va voir, mais personne ne sait encore comment. La musique d’accompagnement de cette impatience devient plus forte, lancinante, et a un moment M precis(decide par monsieur M dans touteee sa splendeeeeur), une espece de mini silence nous sonne le glas. Cette fois ci on y est, plus moyen de faire machine arriere, surtout pas pour nous, mais a peine les confettis facon tempete de neige repandus sur le public, ce sont 80 000 ames qui hurlent leur joie comme une seule et meme voix. Je vois une nuance bleue passer tout pres de moi, puis une verte, puis une rouge, et a peine ais-je le temps de prendre une derniere respiration, que les voila tous les trois sur scene, avec un sourire de malaaaaade, et je comprends, je sais a ce moment la que ce que je vais vivre va depasser largement l’entendement. Oh comme j’en suis loin.
Il leur faut a peine une Knights phenomenale, avec un Matthew qui hurle un « COME OOOOON WEMBLEYYYY!!!!!!!!!!!!!!!!!! » comme si sa vie en dependait, et je realise que nous sommes sur une autre planete, les emotions n’ont plus ni le meme sens, ni la meme force. Elles sont demultipliees, gorgees d’une surpuissance impossible ni a qualifier ni a quantifier. C’est du delire. Du delire pur. Les titres s’enchainent, la complicite entre les trois membres explose, elle eclate, meme, et avec nous, c’est carrement incroyable. Matt fait regulierement la poussiere sur la scene en devalant tous genoux dehors les dizaines de metres que consistent son terrain de jeu, avec un sourire de mome sur les levres qui tend a nous faire penser que nous ne sommes pas les seuls a passer « a night to remember ». Quand a Chris et a Dom, meme esprit, ca s’eclate, ca sourit a pleines dents, ca irradie Wembley plus que les milliers de spots braques sur les trois coupables. Et les tubes s’enchainent, sautent d’albums en albums avec une virtuosite qu’on ne leur connaissait presque pas, et les moments musicalement historiques s’embriquent logiquement les uns dans les autres. Je ris des pitreries de Matthew, je pleure de ses pointes emotionnelles a en finir sur le cul, j’en prends plein les yeux, le coeur, et l’ame. Definitivement un choc emotionnel. Mais meme quand on croit avoir trouve en Citizen Erased, en Hoodoo ou en Hysteria le moment le plus intense de la nuit, ils ne cessent de se reinventer, et on se retrouve le souffle coupe sur Unintended, les mirettes brillantes comme des diamants sur Blackout, ou a sauter comme des barges sur une Stockholm Syndrome qui aurait pu faire tomber les murs fraichement batis du stade de Wembley a peine inaugure. Take a Bow a peine terminee, Matthew a peine malicieusement reparti de scene en nous disant « see you tomorow », Dom et Chris ayant difficilement quitte ce public en folie et heureux comme jamais, nous voila pantois, sonnes, sortant du stade, face aux scenes les plus incroyables que j’ai eu la chance de voir. Le foule qui saute encore de joie, la foule qui se serre dans les bars les uns des autres, la foule qui pleure tellement ce qui vient de se passer passe au dessus de tous mots existants. Nous…?
Pas de larmes. Juste des yeux qui brillent. Et une certitude. Le billet qui brule notre poche, celui du lendemain ne peut PAS porter meilleur show que celui la. C’est techniquement impossible.
Meme le manque de sommeil, meme le froid, meme les courbatures de la veille n’ont pas eu raison de notre enthousiasme. Ni meme la certitude que ce sera forcement en deca. Ni meme les premieres parties pendant lesquelles je m’endors, sauf My Chemical Romance, vraiment sympa. Et quand le meme miracle conffeti-esque recommence, dans un stade qui semble plus encore heureux que la veille, je les vois arriver sur scene en toute possession de leur moyens, et, terrifiee, je realise que ce concert est tout simplement un cran au dessus de celui de la veille, et je commence, dans un nuage de bonheur insondable, a me demander comment j’ai reussi a vivre un truc pareil et a vivre encore mieux sans mourir de bonheur, simplement. Le set est Parfait. Je suis clouee d’emotion par une Sing For Absolution qui en est…Magique. Je sursaute de joie a chaque note, je suis plus que sur une autre planete, je suis sur la mienne. Meme la fin n’est pas une vraie fin, elle est une apotheose, un hymne a ce que c’est, Muse. Une des meilleures fabrique de bonheur de l’univers. Je quitte Londres dans un soupir enamoure, epuisee comme jamais, mais tellement, tellement heureuse. Aucune photo, aucune video, meme pas Haarp, rien ne pourra recreer ce qui s’est passe ce soir la. Il y a ceux qui savent…Et ceux qui ne peuvent qu’au mieux imaginer.
23. 10. 2007…Dream Will Come True.
Passe des moments personnels extremement difficiles, je prenais la cinq jours de vacances pour faire la tournee Scandinave. J’avais commence par Stockholm, le 21 Octobre 2007, qui fut aussi magnifique que cauchemardesque apres, vu que je tombais sacrement malade a peine le concert termine, et que j’ai bien cru y rester ou au moins abandonner toute tentative de terminer ces fichues dates qui me fesaient tant rever. Finalement, enorgeuillie de ma force Musienne, je resiste, et rejoins Oslo, capitale de la Norvege, le 22 Octobre 2007.
Totalement inconsciente du fait que mon plus reve en est a ce moment la a 24 heures de devenir vrai.
Je rejoins mon hotel, a un pas et demi de la salle de concert, et apres une nuit de repos compensateur, j’attends toutes la matinee que mon livreur me depose mon billet. Stressante situation, vraiment(creve, worldticketshop, creve) jusqu’a un coup de fil de mon « livreur » qui me dis me rejoindre a la salle plus tard, que je n’ai qu’a faire la file d’attente. Ben bien sur…Ceci dit, je m’execute. Je file a la salle, marqueur et jaquette attrappes au vol, juste par acquis de conscience, je ne vais pas m’en servir, mais il faut mieux les avoir, sait-on jamais. (suspens, suspens…)
Je trottine jusqu’a la salle, bien sur, vu les -4 degres ambiants, y’a pas un chat, alors, bon, je fais le tour de la salle, pour reperager. Bus, vu !! Morgan, vu…
MORGAN NICHOLLS?!?!?!?!
Ouh la, ca commence a etre bon. Je pietinne, hesite, me dandine, et alors que la SEULE autre personne qui est la prend une photo avec lui, un argument decisif me decide a me rapprocher.
Dominic James Howard. Plutot fatal, l’argument.
Et la, moment adorable, garcon a croquer, et qu’on discute des francais, des concerts de scandinavie, de Wembley…Attends, je parle a Dom, la ??!?!
Je le laisse entrer dans la salle, completement sous le charme, alors que Sue, mon illustre predecesseusse( ?!?) eclate de rire avec moi. Dans la vie, les coups du destin ca rapproche. Moi meme etant non dotee d’appareil photo, elle me propose de prendre les photos des moments qui viennent. Pleine d’espoir, je me dis « Matt ? », mais non, l’animal est deja passe.
Rageant.
Mais a peine ais-je le temps de grogner que sort Tom Kirk. Tom « super canon » Kirk. Il nous demande nos prenoms, nous appelle par ces prenoms, discute de tout avec nous, de wembley, de 2008, de l’album, il a meme la premiere mouture de Haarp dans la main. Wow. Drole, charmant, dispo, adorable…A l’image du groupe, quoi. Je suis charmee…!
Ensuite, dans la foulee, sors « nounours » Chris. Jamais vu un mec aussi adorable et spontanement rassurant. Le facteur papa, je pense. Et super dispo aussi, mais qu’est ce que c’est que ce groupe essentiellement constitue de gens a tomber…?
Finalement, me manque que le Matthew, quoi. Comme si c’etait surprenant…Il est champion du monde du j’vous file entre les doigts. Si tu savais, Matthew, tout le mal qu’on te veut, tu sortirai fissa de ta taniere…Espece de Marmotte peureuse !!
Enfin, concert magique, comme d’hab. Muse, quoi. Du grand Muse, Wembley semble leur avoir donne des ailes, aux trois anglais, et meme si je demeure un petit peu fachee par ce que j’ai loupe, je reste fondamentalement persuadee que les choses serieuses vont arriver aujourd’hui. Je ne sais pas pourquoi, mais une fois le concert termine, les ecoutilles encore resonnantes des vocalises Bellamiennes, je retourne sur les lieux incrimines, avec ma bande d’anglaises, et on se raconte nos experiences Musiennes dans une moyenne d’age de trente cinq piges, le sourire aux levres, emportees sans cesse par les attraits de planete Muse. Tard, tres tard, quand le froid nous avait attire une communaute d’ours polaires et de pingouins, et que nous cryogenisions sur place, Tom Kirk est sorti de la salle, tout sourire, et m’a annonce quelque chose que je n’oublierai jamais avant d’aller se refugier dans le bus…
« Ils arrivent »
Dix minutes. Dix minutes pour realiser que ce qui est en train de se passer n’est autre que mon plus grand reve. Je n’aime pas Matt. Je suis fascinee par son talent. Epatee par sa maitrise. Passionnee par cette personnalite hors normes qui est la sienne. Je n’ai qu’une envie. Lui dire un vrai merci. Un vrai Vocal merci. Personnel. MON Merci.
Dix minutes plus tard, une petite foule de personnes sortent de la salle. Il fait nuit noire, et il est difficile de reconnaitre les gens qui la consistent. Je reconnais Dom, puis Chris, puis j’echange un regard sous le choc avec mes amies quand je reconnais la troisieme personne qui se detache spontanement du groupe et vient a notre rencontre.
Matt. Matthew Bellamy. Woooow.
Non seulement il est mille fois plus beau, plus timide, plus adorable et plus chou que ce que je croyais, mais en plus, il est venu tout seul dans notre direction, sachant qu’il ne courrait aucun risque. Il a passe un moment avec les deux anglaises les plus proches de lui, sous mes yeux absolument ebahis, et a fini par me regarder une fois celles ci ecartees facon « tu peux t’approcher, je ne vais pas te mordre ».
Il en faut, du courage de fan, pour s’approcher comme ca de lui. Il en faut encore plus pour lui adresser trois mots, lui demander timidement si je pouvais avoir moi aussi ma photo avec lui, et l’entendre eclater de ce rire magique en s’etonnant presque que je demande. Je n’aime pas les photos volees, Matthew, et celle la, avait besoin d’etre clairement accordee par la partie adverse. Et me voila, tellement proche de lui que nos epaules se touchent, a essayer de sourire sans fondre en sanglots tellement ce que je vis la maintenant depasse l’entendement. Enfin, j’ose le regarder dans ses magnifiques yeux bleus(tellement bleus, je certifie que des yeux comme ca, y’en a que deux sur terre) et lui dire du fin fond de mon coeur de fan emotionnellement debordee a quel point je le remercie pour tout(et pour sa musique, accessoirement). Je le vois prendre le merci en plein coeur et me sortir un sourire a faire fondre un congelateur, et la, je deviens soudainement l’etre humain le plus heureux sur terre. Ce ne fut qu’un moment, ce ne fut qu’un merci, mais ce merci-la a atteint le coeur de son destinataire sans la moindre escale, et forcement, le moment reste grave dans ma memoire comme etant…
Un reve devenu realite.
Bon accessoirement, j’en ai profite pour rattrapper ma photo avec Dom. Drole, ce jeune homme. Spontanement drole…
Bien sur, il y a eut des dates importantes avant celle qui vient. Le Rah. Marlay. Mais toutes furent malgres tout en dessous de ces souvenirs la, bien qu’absolument excellentes. Mais voir Muse n’importe ou, c’est se frotter a l’excellence…What else ?
4&5. 01. 2009…Les marmottes ne font pas que mettre des chocolat dans le papier d’Alu…
Celle la restera la date ou mon equilibre Musien a vacille viollement, attaque par une Marmote courageuse(et qui fait peur, pas vrai ?). Disons qu’a force d’insistance, et pratiquement saoulee par cette derniere(la Marmote, hein, pas l’insistance…Quoique…) j’ai fini par ceder a Sigur Rós.
Ah, Sigur Rós. A l’evocation de ces deux mots magiques, mon coeur tremble de bonheur. Je connaissais deja les islandais par Hoppipolla(ce qui doit revenir a connaitre Muse par Starlight) mais j’avais renonce a prolonger la decouverte a ce moment la, parce que j’etais Muse-occuppee. Mais Morgane(ici presente, si je ne m’abuse) a TELLEMENT insiste qu’elle m’a carrement mise devant le fait accompli, m’a raconte l’histoire du groupe(ah, ce cours magistral…Magistral !)et j’ai fini par ceder. Si j’avais pas ceder, on y serait encore aujourd’hui, et qu’est-ce que j’aurais loupe…! Emeline, du genre a s’associer a Morgane pour appuyer encore le couteau sur ma foi Musienne vacillante, m’acheve et me voila en terrain inconnus, a chasser quatres islandais aux noms imprononcables(a l’epoque).
Petit a petit, j’ai recupere les albums, puis le dvd d’Heima, qui fut une revelation a la hauteur de ce que Ruled By Secrecy fut pour Muse. Le week end ou j’ai decouvert Heima a aussi ete celui ou Muse m’a presque forcee a aller voir Twilight, et la, l’opposition m’a semblee douloureusement surlignee au marqueur. Elle m’a sacrement ouverte les yeux, et il y a eu 15 jours ou Muse a perdu enormement de terrain. La voix, le talent, la frimousse inimitable de Jónsi, et sa sensibilite aussi a fleur de peau que la mienne ont clairement menacees Matthew. Il a perdu son statut intouchable au profit de Jónsi, Muse a cede beaucoup de luxes a Sigur Rós. Je suppose que c’etait inevitable, que sensiblement, je ressemble plus aux Islandais qu’aux anglais, mais que mon autre cote n’a rien a voir avec Sigur Rós et est cent pour cent Muse. Finalement, la Marmote et la Pitchoune n’ont meme peut etre pas idee qu’elles m’ont apportees par leur insistance diabolique l’equilibre qui me faisait cruellement defaut.
Le debut de cette annee marque un vrai parallele, mais aussi une vraie opposition qui semblait me manquer. Entre Muse et Sigur Rós mon coeur balance amoureusement…